Le Canard sauvage

de Henrik Ibsen

Traduit du norvégien par Terje Sinding
Mise en scène Adrien Béal
Dramaturgie Guillermo Pisani
Scénographie Blandine Vieillot
Costumes Sylvie Barras
Lumière Anne Muller
Construction décor Damien Béal
Assistante mise en scène Fanny Descazeaux
Assistante costumes Laura Guillot

Avec Florent Chapellière, Rémy Darcy, Gatienne Engélibert, Perrine Guffroy, René Hernandez, Arthur Igual, Suzanne Llabador, Rodolphe Poulain.

Création du 14 au 20 mars 2009 au Théâtre de Vanves.
Production Cie Théâtre Déplié, avec le soutien matériel et financier de 22 mécènes qui ont suivi l’évolution du spectacle pendant plusieurs mois.

Henrik Ibsen (1828 – 1906)

Né dans un foyer bourgeois mais touché par la ruine, Henrik Ibsen entre à seize ans dans la vie active, comme préparateur en pharmacie à Grimstad. Influencé par les événements révolutionnaires de 1848, il compose son premier drame, Catilina. Sollicité par le violoniste Olle Bull, il devient en 1852 directeur artistique et poète attitré du nouveau théâtre de Bergen. Il ne connaît cependant que des échecs, à l’exception du Festin de Solhaug. Il devient conseiller artistique au théâtre de Christiana en 1858. Il publie Les Combattants de Helgeland et Les Prétendants à la couronne. Déçu par l’attitude de la Norvège au moment où l’armée prussienne écrase le Danemark, il quitte son pays en 1864. De cet exil, il tire une nouvelle créativité et produit deux oeuvres qui lui donnent notoriété internationale et stabilité financière: Brand (1865) et Peer Gynt (1867). Séjournant tour à tour en Allemagne, en Autriche et en Italie, Ibsen passe à un genre d’écriture plus réaliste, avec les drames sociaux que sont Maison de poupée (1879), qui le met au tout premier rang des auteurs de théâtre européens, Les Revenants (1881) et Un ennemi du peuple (1883). Le Canard sauvage (1884), Rosmersholm (1886), La Dame de la mer (1888) et Hedda Gabler (1890) sont créées simultanément dans les diverses capitales européennes. Il rentre en 1891 en Norvège, où il écrit ses derniers chefs-d’oeuvre, teintés de symbolisme: Solness le constructeur (1892), Le Petit Eyolf (1894), John-Gabriel Borkman (1896) et Quand nous nous réveillerons d’entre les morts (1899). Le 15 mars 1900, Ibsen est frappé d’apoplexie, il ne pourra plus écrire. A sa mort, la Norvège lui fait des funérailles nationales.

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Note d’intention

(Je suis tour à tour Hedvig, Gregers, Hjalmar, Relling, Gina…)

Le théâtre d’Ibsen se retourne toujours sur lui-même. Face aux problématiques, il met en place des pistes de compréhension, pour ensuite les désamorcer. A suivre la pièce, le spectateur peut passer par une multitude d’opinions, sans finalement savoir laquelle adopter. Rien n’est définitif, si ce n’est le sort des personnages. L’objet est infini. Et face à l’objet infini, à la fois dialectique et sensible qu’est Le canard sauvage, les questions prennent une tournure énigmatique. Gregers Werle revient, après quinze ans d’absence. La mission qu’il s’est fixée – sa « mission vitale » pourrait-on dire – est de mettre son ami d’enfance face à sa vérité. Il compte mettre à jour le secret familial. Jusqu’à cette arrivée, Hjalmar Ekdal a fondé son foyer et organisé son quotidien sur un certain nombre de mensonges et d’illusions. Il dit lui-même qu’il s’en porte très bien. Par la rencontre de ces deux personnages, par la confrontation de leurs actions, et non pas de leurs opinions, Ibsen pose la question du bien agir. A quel endroit l’éthique trouve-t-elle sa limite dans sa rencontre avec la vie? Gregers, qui est hors de la vie (il a passé quinze ans isolé dans la forêt, sans famille), va tenter de faire appliquer ses principes dans un foyer dans lequel il s’agit de vivre. La conviction de Gregers étant que la vérité est au fondement du bonheur, la question de la vérité se pose également, ici comme objet de l’éthique. Quelle est-elle ? Que faire avec elle ? Faut-il la cacher pour se protéger, ou tout simplement pour survivre ? Faut-il se construire avec elle? Il faut choisir. (…) Il s’agit concrètement de prendre la pièce comme objet d’étude, sans jamais la diminuer. Nous nous emparerons de ce dont elle est faite, afin d’en rendre l’essence. La force dramaturgique doit rester intacte. C’est la forme de la représentation qui est à inventer. (…) De ce travail de l’oeuvre, dans ses moindres recoins, comme on travaille une matière, naîtra la représentation théâtrale, vivante, car définitivement incertaine. Paradoxalement, la maîtrise de la proposition dans son ensemble, aidera à provoquer l’incertitude chez le spectateur, qui, comme moi, se verra être tour à tour chacun des personnages.

Adrien Béal, note d’intention Septembre 2008 (extraits)

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Note dramaturgique (extraits)

(…) Comme Shakespeare, comme Tchékhov, Ibsen met en mouvement la myriade changeante des points de vue. Et si l’on pouvait déduire la  » résultante  » de ces différents points de vue, le centre hypothétique autour duquel ils tournent et qu’ils essaient de saisir, on n’obtiendrait pas de résultat, pas d’objet central. L’objet reste invisible, insaisissable. Comme l’oignon qu’épluche Peer Gynt, cherchant son essence, jusqu’à rester les mains vides. Il n’y a pas de thèse. Pas de résolution, mais une cruelle résonance entre les éléments, sur du vide.
Si le volubile Peer Gynt, dans sa vie fantastique, fait lui-même l’expérience des infinis points de vue sur l’existence, Brand, son sévère compère, exige d’en choisir un seul, exclusivement. « Tout ou rien » est sa devise. Une vision des choses en exclut une autre, le compromis est l’horreur absolue.
Ainsi en va-t-il des éléments en présence dans Le Canard sauvage : la créance idéale de Gregers et le mensonge vital de Relling, le négociant Werle et le lieutenant Ekdal, Hjalmar et Gina, Gina et Mme Sörby, etc. tout comme la lumière et l’aveuglement, sont porteurs de principes antagonistes. Si l’on en tire les conséquences logiques, les façons d’être et de penser s’excluent mutuellement. (…)
La métaphore multiple et jamais close du canard sauvage est l’image même de l’irrésoluble multiplicité de points de vue. Le canard est l’un ou l’autre, selon le regard que l’un ou l’autre pose sur lui et sur les autres. La métaphore ne s’arrête ni ne se complète, elle tourne toujours et continue de chercher son deuxième terme.
En conséquence, si on peut parler d’une  » interprétation  » de la pièce, il ne s’agit pas de trouver sa  » solution « , la pièce est irrésoluble. Il s’agit de prendre le mot interprétation dans un sens musical, comme l’interprétation d’une partition : que les sons soient présents, qu’ils existent, pour pouvoir en entendre les tensions et les harmoniques. Et si réalisme il y a, ce n’est pas dans la construction d’un décor d’époque ou dans l’ancrage actuel des types psychologiques, mais dans cette résonance cruelle et irrésoluble entre des sons vrais qui produit les harmoniques de la vie.

Guillermo Pisani

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L’équipe

Guillermo Pisani – dramaturge
Né en 1972 à Buenos Aires, en Argentine, Guillermo Pisani vit et travaille à Paris depuis 2003. Diplômé en sociologie et doctorant en théâtre, il est également auteur dramatique.
La Nostalgie du martin-pêcheur, sa première pièce en français, fait l’objet d’une mise en espace par Adrien Béal en 2005/2006. En 2007, il écrit (Jean) Louis 9, spectacle itinérant mis en scène par Cécile Fraisse à Pontoise. En 2008, sa pièce Dépaysage, est publiée par Théâtre Ouvert, et mise en voix par Alain Françon. L’expérience se prolonge l’année suivante, avec une nouvelle pièce, Namuncura qu’Alain Françon met en espace dans le cadre de l’EPAT (Ecole pratique des auteurs de théâtre).
En tant que dramaturge, Guillermo Pisani travaille avec Adrien Béal (Une nuit arabe et Visite au père de Roland Schimmelpfennig, Les Rois de l’aventure de Oriza Hirata et Le Canard sauvage de Henrik Ibsen). Il collabore également avec Marcial Di Fonzo Bo, comme dramaturge et cotraducteur sur les pièces de Rafael Spregelburd (La Estupidez (La Connerie) et La Paranoia, Théâtre National de Chaillot, 2008 et 2009 ; La Panique, Théâtre des Teintureries, Lausanne, 2009) Il est également critique dramatique pour le site theatreonline.com, et collabore avec Théâtre Ouvert en tant que coordinateur et enseignant pour le Master de mise en scène et dramaturgie de l’Université de Nanterre – Paris X.

Blandine Vieillot – scénographe
Diplômée de l’ENSATT en scénographie, et titulaire d’un BTS Design d’Espace à l’ENSAAMA, Blandine Vieillot conçoit et réalise des scénographies de spectacles et d’expositions.
A l’ENSATT, elle travaille avec Christian Schiaretti, Olivier Maurin, Kristian Von Treskow et Adolf Shapiro, Richard Brunel, Christophe Galland, Antoine Caubet, Serge Tranvouez …
Puis elle conçoit les scénographies des expositions Résonance de C. Derouineau et La Batterie de Bouviers (ville de Guyancourt). Au théâtre, elle est scénographe pour Adrien Béal (Le Canard sauvage), elle conçoit et réalise la scénographie de Nunzio de Spiro Scimone, mis en scène par Thierry Lutz (TTT de Pau), participe à la réalisation de la scénographie de Meurtre de Hanokh Levin, mis en scène par Clément Poirée (Théâtre de la Tempête), et travaille comme accessoiriste sur Les Visionnaires de Jean Desmarets de Saint Sorlin, mis en scène par Christian Schiaretti, au TNP de Villeurbanne. Elle est également chef décorateur pour le court-métrage Un autre jour de Romain Grandjan.

Sylvie Barras – costumière
Sylvie Barras est costumière diplômée de l’ENSATT et de l’école de Mode et Création de Olten (Suisse). A l’ENSATT, elle travaille notamment la coupe, la réalisation et la conception de costumes pour différents projets menés par Guillaume Delaveau et Simon Delétang, Olivier Maurin, Christian Schiaretti, Clémentine Verdier.
Depuis, elle conçoit des costumes pour plusieurs courts-métrages et moyens-métrages : SoCude de Camille Clément, Puzzel de Guillaume Imbert, Les clowns pleurent aussi de Maguy Fournereau, Passager permanent de Thibault Emin, Spleen City de Mustapha Mazouzi, Pierrot le ouf de Eva Konickova. Avec le Théâtre Déplié, elle a conçut et réalisé les costumes du Canard sauvage.
Par ailleurs, elle réalise des costumes pour de nombreux ateliers, à l’Opéra de Paris, au Grand Théâtre de Genève, à la Comédie-Française, aux ateliers ADC…

Anne Muller – éclairagiste
Titulaire d’une Licence Arts du Spectacle et d’un Diplôme des Métiers des Arts en régie lumière, Anne Muller a fait les créations lumière de plusieurs spectacles de théâtre, notamment pour Adrien Béal (Dissident, il va sans dire de Michel Vinaver, Une nuit arabe de Roland Schimmelpfennig, Le Canard sauvage de Henrik Ibsen), Fabien Arca (Les prétendants, Théâtre de la Jonquière, 2007 ; Vertiges, Gare au Théâtre, 2008), Lélio Plotton (Gouaches de Jacques Séréna, Théâtre Pixel, 2005 ; La Semeuse de Fabrice Melquiot, Nanterre, 2007), David Farjon (Jaz de Koffi Kwahulé, Théâtre de Vanves, 2007), François Loiseau (Monsieur l’Oiseau, Théâtre de l’épopée, Arcueil 2007).
Parallèlement, elle crée des lumières de concerts pour Florent Marchet, Alex Beaupain, Mariana Ramos, Valhère ; et assure les régies de Nosfell, Emily Loizeau, Daniel Lavoie, Babel… Elle travaille également en accueil et régie lumière pour des structures telles que le Théâtre du Rond-Point, le Printemps de Bourges, le Théâtre des Bains-Douches de Lignières…

Florent Chapellière – Relling, un chambellan
Après avoir suivi les cours de Maurice Attias au Conservatoire National de Région de Rouen, il entre à l’Académie Théâtrale de l’Union de Limoges où il travaillera notamment avec Pierre Pradinas, Michel Dydim, Paul Cheributa, Claudia Stavisky et Etienne Pommerey sur des oeuvres de Brecht, Ionesco ou encore Wesker.
A Paris, il s’engage sur la route du théâtre forum avec la compagnie Entrées de Jeu dirigée par Bernard Grosjean, tout en poursuivant des aventures théâtrales sur des textes contemporains tels que Supermarché de Biljana Srbljanovic, Violences de Didier-Georges Gabily, Je ne pense pas au futur[..] de Jean-François Bourinet, A tous ceux qui…de Noëlle Renaude ou Le Grand Cahier d’Agota Kristof. En 2008/2009, il crée B’rêves de sciences à Limoges. Avec Adrien Béal, il travaille sur Visite au père de Roland Schimmelpfennig et Le Canard sauvage de Henrik Ibsen.

Rémy Darcy (1937 – 2009) – Le Vieil Ekdal
De 1964 à 1973, Rémy Darcy joue une quarantaine de spectacles avec la compagnie La Guilde – Guy Rétoré (Théâtre de l’est Parisien), dont Macbeth, Le roi Lear de Shakespeare, L’opéra de quat’sous, Sainte Jeanne des abattoirs, de Bertolt Brecht, Le manteau de Gogol…Puis, de 1973 à 1977, avec la Compagnie José Valverde, au TGP de Saint-Denis, il joue une vingtaine de spectacles ( Mère courage de Brecht, Chile Vencera de Juan Fondon, Ruy Blas de Victor Hugo…). Il travaille ensuite avec Mireille Larroche, Jorge Lavelli (Six personnages en quête d’auteur de Pirandello), Gilles Guillot – Théâtre du Barouf (pièces de Jean Tardieu, Goldoni, Georges Schehade, Labiche, Denise Bonal). Plus récemment, il a joué une adaptation du Chat du Rabbin de Joann Sfar, mise en scène par Elise Mc Leod et Sei Shiomi.
Au cinéma, Rémy Darcy a notamment tourné dans Lucie Aubrac de Claude Berri, Belphégor de Jean-Paul Salomé, Le Dernier été de Claude Goretta, Le Promeneur du champ de mars de Robert Guédiguian, Tremblez tyrans de Roy Lekus…Pour la télévision, il a notamment interprété le rôle titre de l’émission  » L’inspecteur mène l’enquête ».
Le dernier rôle de Rémy Darcy au théâtre est celui du vieil Ekdal dans Le Canard sauvage. Il est décédé le 17 septembre 2009.

Gatienne Engélibert – Madame Sörby, Molvik
Après sa formation à l’école Jacques Lecoq à Paris de 1981 à 1983, Gatienne Engélibert co-dirige la compagnie suisse bilingue Le Théâtre des 13 Lunes, basée à Neuchâtel – création de trois spectacles, adaptations, tournées en France, Suisse, Allemagne et Autriche.
En 1989, elle rencontre Guy Freixe, comédien au Théâtre du Soleil, et fonde avec lui et une équipe de comédiens Le Théâtre du Frêne, basé à Paris. Elle joue dans un grand nombre de ses créations (Shakespeare, Molière, Synge, Wedekind, Gogol, Friel, Belbel, Levin…). Tournée en France, Canada, Afrique. Dernièrement, elle l’assiste sur sa mise en scène de trois pièces d’Eugène O’Neill. Elle travaille également avec la compagnie de théâtre itinérant La Carriole, basée à Rennes et dirigée par Isabelle Tanguy (textes de Horvath, Valentin, Motton, Sinisterra, LuXun).
Récemment, elle a mis en scène A ciel ouvert, spectacle de rue alliant le clown, la marionnette et le chant, ainsi qu’un montage de textes de Karl Valentin.
Par ailleurs, elle dirige de nombreux ateliers de créations (textes, clowns, jeu masqué).

Perrine Guffroy – Gina Ekdal, un chambellan
Après avoir été formée par Valia Boulay, Christine Théry, Jacques Garsi, Georges Hachem, Carole Anderson au Studio 34 sous la direction de Philippe Brigaud, Perrine Guffroy fonde la Compagnie Nagananda avec Cécile Fraisse en 2002 et joue dans Après la pluie de Sergi Belbel, A tous ceux qui de Noëlle Renaude, Lettres à sa fille de Calamity Jane, Le voyage de Jason de David Léon, Gil de Suzanne Lebeau, Quand j’avais 5 ans je m’ai tué de Howard Buten. Elle est aussi présente dans les créations de la compagnie hors-les murs, notamment Instants donnés d’après Sylvain Levey et (Jean) Louis IX, une vie de Saint-Louis de Guillermo Pisani.
Depuis 2007, Perrine Guffroy travaille avec Adrien Béal pour Le Canard sauvage de Henrik Ibsen, et les lectures des Rois de l’aventure de Oriza Hirata et de Visite au père.
Depuis 2008, elle travaille avec l’auteur et metteur en scène Pierre-Yves Chapalain (La lettre et Absinthe). Depuis 2002, elle a travaillé aussi avec Armelle Legrand (Don Juan revient de guerre de Horváth), Guillaume Lévêque (Le Soldat Tanaka de Georg Kaiser), Alain Françon (E de Daniel Danis, Naître de Edward Bond), Quentin Bonnell (Félix de Robert Walser), Delphine Augereau (Les p’tits papiers), Alexandre Plank (Les évasions de Boris Anacrouse de Pierre Senges, fiction radiophonique). Elle intervient aussi dans des ateliers de création théâtrale et de pratique artistique avec différents publics.

René Hernandez – Le Négociant Werle
Après une formation au Théâtre des Quartiers d’Ivry, alors sous la direction d’Antoine Vitez et Yorgos Sevasticoglou, René Hernandez a joué dans plus de quarante spectacles. Il a joué avec entre autres Marcel Maréchal, Bernard Sobel, Philippe Adrien, Gilles Guillot, Hervé Petit, Marc Zammit, Philippe Berling, Thomas Ostermeïer, Christian Rist…
Très récemment, il a travaillé avec Guy Freixe (Après la pluie de Sergi Belbel, Théâtre Romain Rolland de Villejuif et tournée, 2006/07 ; Cabaret Prévert, Théâtre des Sources de Fontenay-aux- Roses et tournée, 2007…), Lisa Wurmser (La Bonne Âme du Setchouan de Brecht, Théâtre de la Tempête et tournée, 2004/06, Les Groseillers de Tchékhov, Dormez, je le veux de Feydeau…) ou Yvan Blanloeil (Dracula de Stocker, Théâtre National Bordeaux Aquitaine et tournée, 2008).

Arthur Igual – Gregers Werle
Arthur Igual est issu du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique, où il a travaillé avec Andrzej Seweryn, Dominique Valadié, Daniel Mesguich, Michel Fau, Muriel Mayette, Philippe Adrien, et Arpad Schilling.
Il est membre fondateur du collectif D’ores et Déjà, avec lequel il a notamment joué dans Baal de Bertolt Brecht (Théâtre de l’Odéon), et Notre Terreur (Théâtre de la Colline). Il a également travaillé avec Laurent Laffargue, Jean-Paul Wenzel, Denis Podalydès, Frédéric Bélier-Garcia et Jean-Paul Scarpitta. Avec le Théâtre Déplié, il a joué dans Le Canard sauvage, Il est trop tôt pour prendre des décisions définitives, et dans une pièce courte pour la création Pina B vue par….
Au cinéma, il a joué dans Actrices de Valéria Bruni-Tedeschi, Mes Copains et Petit Tailleur de Louis Garrel (Quinzaine des réalisateurs – Cannes 2010), L’Etoile de Mer et Le feu, le sang, les étoiles (Sélection Césars 2010) de Caroline Deruas.

Suzanne Llabador – Hedvig, un chambellan
Après le Conservatoire d’Art Dramatique du 19e arrondissement de Paris, Suzanne Llabador suit la formation de l’Académie Théâtrale de l’Union à Limoges, où elle travaille avec Paul Chiributa, Irina Promptova, Natalia, Zvereva, Oleg Koudriachov, Matthias Langhoff, Alain Gautré, Georges Banu, Bernard Grosjean…notamment sur des textes de Bertolt Brecht, Harold Pinter, Euripide, Tennessee Williams, Heiner Müller.
Puis elle travaille avec François Rancilliac (lecture de Sniper Avenue de Sonia Ristic, 2007), Françoua Garrigues (Accent circonflexe, Le Colombier de Bagnolet, 2008 ; Excédent de poids, insignifiant : amorphe de Werner Schwab, 2005), Paul Chiributa et Gelu Colceag (Le Tartuffe de Molière, Maison du comédien Maria Casarès, Bucarest, Kluj, 2007), Paul Golub (Les Mille et Une Nuits, théâtre en appartement, 2007), Cyrille Laïk (L’Homosexuel ou la Difficulté de s’exprimer de Copi, 2009). En 2001, elle co-met en scène avec Marianne Nicollet En attendant Godot de Samuel Beckett pour le Secours Populaire (Montpellier). Elle participe en 2004 à la création de la compagnie Los Figaros avec Alexis Michalik, et joue Une Folle journée d’après Le Mariage de Figaro de Beaumarchais (Théâtre de la Jonquière, Avignon off).

Rodolphe Poulain – Hjalmar Ekdal
Issu du cours Raymond Acquaviva, puis du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique (Jacques Lassalle, Stuart Seide), Rodolphe Poulain a joué dans une trentaine de spectacles depuis 1997. Il travaille avec, entre autres : Nazim Boudjenah, Julie Sicard, Jacques Lassalle (Catherine, d’après Louis Aragon, 1997 ; La Vie de Gallilée de Bertolt Brecht, 2000), Klaus Mickaël Grüber (Les Géants de la Montagne, 1998), Rodolphe Congé (Elle est là de Nathalie Sarraute, 1999), Stéphane Daurat, Bérangère Janelle, Fred Cacheux (Cabaret Boris Vian, 2002), Pascal Larue , Serguei Affanassiev (La Cerisaie de Tchékhov, 2005 ; Fin de Partie de Samuel Beckett, 2008), Alain Kowalzyck, Catherine Hauseux, Pierre Sarzacq, Vincent Primault (Pourquoi mes frères et moi on est partis de Hedi Tillette de Clermont Tonnerre, 2007), Olivier Schneider, Guillaume Rannou (J’ai, création, 2007).
Par ailleurs, il intervient pour le Centre Dramatique de Bretagne, entre 2004 et 2006, auprès de classes de Terminale L3, et anime des ateliers pour adultes. En 2007, il participe à un stage autour de Samuel Beckett avec le Drama Théâtre à Novossibirsk (Sibérie).

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Presse

Critique sur le Blog TROIS COULEURS / MK2.COM Culture

OISEAUX RARES

Une compagnie au poil joue une pièce pour plume audacieuse: Le Canard sauvage de Henrik Ibsen. Une oeuvre-grenade, très justement dégoupillée jusqu’à la fin de la semaine par le (pro)metteur en scène Adrien Béal. Bon vol. Le Canard Sauvage, c’est surtout une histoire de pigeon. Celle d’un brave photographe boitant sur le bout de ses deux ailes: lassitude et procrastination. Albatros sur le pont savonneux d’un quotidien trop médiocre pour y trouver l’audace d’entreprendre quelque chose de grand. Le photographe Hjalmar Ekdal vit avec femme et enfant dans une soupente, entre misère sociale et routine pantouflarde. Un ami d’enfance, Gregers Werle, VRP buté de l’idéal de vérité, va faire exploser la famille de Hjalmar, aveuglé par son exigence sectaire du vrai.

Le choix de détruire ou de valider les faux semblants des identités sociables est au centre la pièce, et on ne peut plus d’actualité au moment où la virtualisation des échanges sociaux brouille l’accès direct au vrai. Le texte glaçant d’aisance d’Ibsen entretient une résonance raisonnée avec les acteurs dont la justesse n’a d’égal que la maîtrise du propos par le metteur en scène. Quand les acteurs s’agitent, le spectateur cogite. En sortant du théâtre il rejouera cette échappée sauvage en volant dans les plumes de son voisin qui s’est fait une autre vérité de la pièce.

Etienne Rouillon

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